Mont Sanglant - Bloody Mount

Le sentier pavé qui sortait de la forêt allait bientôt rejoindre l’ancienne route marchande désormais abandonnée de tous. Conduisant des basses terres marécageuse du bourbier du cheval mort jusqu’au Mont Sanglant. La nuit ne s’était pas encore retirée totalement et les ombres géantes des montagnes et des forêt bordant ce chemin, cachaient tous les détailles. Le bâton frappant le sol au rythme de la marche du prêtre était des plus étrange. Visiblement fait de bois, il donnait cependant bruit de pierre frappant une autre pierre. Comme s’il était déjà pétrifié. Jamais lassé, ni même fatigué l’homme marchait irrémédiablement sur ce passage escarpé. Partiellement déchirée et tachée, la robe du clerc devait être plus vielle que son porteur. La marche lancinante était en harmonie avec l’apparition du soleil dans un ciel de plus en plus dégagé de ses nuages terrifiants. Le chemin pavé pris enfin ses vraies couleurs grises. Les touffes d’herbes folles s’échappaient d’entre les pierres taillées. Il arriva alors à son but.


L’entrée de la grotte était gardée par deux monstrueux colosses de pierre de part est d’autre de la porte de métal ancien. Dans un frottement de vieux fer rouillé les titans bloquèrent l’entrée au voyageur avec leur masse imposante. Ce dernier, aucunement impressionné par les gardiens de plusieurs fois sa taille, arrêta sa marche à quelques pas devant le duo. Avec une lenteur marquée, une émotion commune de surprise apparu sur les deux visages de marbre. Ils libérèrent la porte en s’écartant à l’unisson et en reprenant leur faciès stoïque d’origine. Le prêtre put poursuivre son chemin. L’obscurité retomba sur lui après n’avoir pus recevoir que trop peu de lumière de l’astre du jour. La lueur rouge à quelques dizaine de pas s’amplifiait à mesure de sa marche en même temps que des sons sordides et malsains. Lorsqu’il pénétra dans l’antre de la décadence, une foule le dévisagea. Son masque blanc ne permettant à personne de découvrir son vrai visage et surtout ça vrai nature. Attaché, fraîchement fouetté, battu ou humilié la moitié des personnes présentes ne donnait pas l’impression de détester les sévices que leur infligeait les autres, les maîtres. Ces derniers ou dernières selon les cas, disposaient d’instruments de tortures ou autres pour tous les usages imaginables par ces habitués. Un silence lugubre envahit la pièce taillée à même la pierre lors de la traversée du prêtre. Seule quelques cliquetis de chaîne ou de lames étaient perceptibles. L’autre coté de la salle de torture débouchait sur la salle du trône.


Une pièce titanesque creusée autrefois par les démons eux-mêmes montait dans le ventre de la montagne. Dans le fond, très éclairé malgré l’absence d’ouverture dans les parois, siégeait La maîtresse des lieux. La salle était presque totalement vide, seule les ornements des murs et les traces de cires prouvaient que cette grotte n’était pas naturel. Le trône massif de granit noir aux reflets devenus opaque par les couches cumulées de sang séché, dominait la salle sur un promontoire de plusieurs marches noires taillé dans une pierre inconnue. La plateforme au sommet du promontoire était habité par deux sombres créatures. L’une d’elle, debout au coté du trône lugubre, avait une chevelure mi sombre mi lumière, lice comme un voile mortuaire posé sur un visage blanc. De mystérieux symboles égyptiens ornaient ses yeux déjà grimés de manière sombre contrastant fortement avec sa peau de lait. Sa bouche écarlate tranchait et offrait un point de repère à ce visage sans ligne, épuré de détaille et de marque du temps. Cette femme semblait totalement soumise, son regard ne montrait plus la moindre envie de se défendre ni même de fuir loin de sa maîtresse qui trônait négligemment dans son siège trop ample pour elle, avec le plus grand dédain pour ses convives. Sa chevelure d’un noir abyssal s’entremêlais dans d’innombrables boucles. Cette superbe femme, aux formes généreuses et au parfum enivrant n’était vêtue que de quelques morceaux de tissu foncé placé à des endroits stratégiques assemblés grâce à des lanières noirs et des articulations métalliques dissimulant des armes quelconques. Paradoxalement la structure complexe et étrange des pièces de métal protégeant la partie centrale du dos, paraissait la faire souffrir à chaque instant. Serai-ce une raison pour lesquelles ses yeux affichent perpétuellement des traces de pleurs récents ? Ou, est-ce une malédiction infligé à cette femme par des sorciers infidèles à son culte et à sa personne ? Il y a autant d’énigmes que pierre dans cette grotte. Lorsque le prête s’approcha du promontoire pour parler avec ces deux femmes, une bête sortie d’on ne sait où, se lança sur lui. Ce dernier s’arrêta net. Une chaîne d’acier retenu la bête humaine à moins d’un pas du prêtre resté imperturbable. Portant un masque de cuire dissimulant un visage sûrement très agressif, cette homme, retombé à l’état sauvage, était nu. La chaîne qui le retenait par les épaules lui tranchait la peau, cependant il ne semblait pas en souffrir. S’agitant frénétiquement et vouloir attraper la robe du clerc, il montrait des difficultés à se tenir debout.


- Assis Cerbère ! Cria avec autorité la servante.
Aussitôt le sauvage se mit à quatre pattes et s’assit comme un chien bien dressé sans protester.
- Que désire-tu de nous l’immortel ? Du plaisir ? Je croyais que tu n’y avais pas droit ? Demanda la maîtresse des lieux d’un air sarcastique.
- Les vices et plaisirs de ces lieux ne m’intéressent pas et tu le sais, Reine. Prononça le prêtre d’une voix cristalline faisant presque tremblé le granit du trône.
- Alors que veux-tu ! Hurla-elle, visiblement troublée par les capacités surnaturelle de la voix de son interlocuteur.
- Une horde de démons a marché en direction de ta montagne, je veux que tu me dises si ces créatures sont chez toi. Poursuivi le moine sans provoquer de nouvelles secousses.
- Regarde autour de toi et tu ne verras que de la chaire humaine, aussi souillée et impie soit-elle…
- As-tu ouvert de nouveau la porte infernale dissimulée sous la dalle de cette grotte ? Dit-il avec insistance et un tremblement du trône encore plus visible et impressionnant que le premier.
- Ange ! Comment oses-tu ?
Dans un mouvement de rage intense, elle sortit un couteau et le projeta vers le prêtre d’un mouvement rapide et direct. Se fichant dans la pierre avec une grande facilité, à moins d’un pas de la soutane. Debout devant son trône, la Reine Des Couteaux halta durant un moment. Se calmant peu à peu elle se rassit sur la pierre froide de son siège royale.
- J’ai presque cru à ton histoire, tu viens de fouler sur cette dalle gardienne que tu as toi-même placée ici il y a plusieurs siècles et elle n’a pas bougé depuis. La horde que tu cherches n’es pas passé par ici n’est-ce pas ?
- Elle ne se dirigeait pas vers ta montagne. Répondit le prêtre calmement et sans secouer son interlocutrice devenue lascive.
- Tu n’es là que pour ma servante, n’est-ce pas ?
- Ses visions sont toujours justes.


La Reine lança son regard majestueux et intéressé vers sa servante. De sa robe de bohémienne cette dernière en sortie instrument mystérieux de bois, de métal et de cordes entremêlé. Cet outil ayant l’air d’un sextant ne pouvait avoir les mêmes applications astrales dans une grotte seulement éclairée par des centaines de bougies noires. Mêlant ses doits au mécanisme et enroulant les cordes à ses poignets, la jeune fille fit disparaître ses yeux sombres sous des paupières d’ivoire. Entrouvrant sa bouche suave mais ne prononçant aucun mot, elle entama une incantation muette. Elle n’arrêtait pas de manipuler ce quelle tenait durant un long moment. Soudain elle rouvrit les yeux et parla d’une voix timide :
- La horde infernale a déjà traversé le bourbier du cheval mort. Ils continuent leur chemin dans la même direction que la route marchande à travers le bois de l’ermite sans cœur.
- Continue. Imposa la Reine.
- Ils ne sont pas très nombreux, certains sont blessés, ils portent des traces profondes que seule une arme divine peut infligé sur de telle créatures…
- Ça, c’est toi mon ami. Coupa la maîtresse en regardant le prête. Voyant l’absence de réaction de l’être en robe, elle ordonna de nouveau : « Continue !»
- Ils arriveront à un puits proche des ruines du château du Sorciers De La Lune, au crépuscule pour ne plus en ressortir, le puit se refermera avant l’aube.
La jeune fille s’écroula sur l’accoudoir du trône dans un bruit de tissu froissé. Elle sembla évanouie, la joue contre la pierre glaciale. Sa maîtresse lui caressa la magnifique chevelue bicolore, semblant très satisfaite d’elle.
- Es-tu satisfait, Ange ?
- Oui, Reine, désormais je n’exigerais de toi qu’une seule chose.
- Ce n’était pas assez pour toi ? Hurla t-elle dans une rage terrible faisant sursauté la servante assoupie.
- Cesse les vices qui règnent en maître dans cette grotte.
La crispation de la dame à son trône cessa instantanément pour laissé place à une stupeur marquant son visage durant une seconde puis elle éclata de rire.


Le prêtre tourna les talons et reparti comme il était venu. Sachant bien que rien ne changerait à la grotte de la décadence. Certaine choses ne doivent pas changer car les hommes ont leur nature qui n’est ni celle d’un ange ni celle d’un démon mais la fusion irrationnelle des deux.
Le bruit de la pierre contre la pierre sera de nouveau son seul compagnon en direction du bourbier. Le jour est encore jeune et la route restera longue pour ce prêtre mystérieux.

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The paved path which left the forest was going soon to join the old commercial road, abandoned of all now. Leading to the lowlands marshy of the mud pit of Died Horse to the Bloody Mount. The night had not been withdrawn completely yet and the giant shadows of mountains and forests bordering this way, hid all detail them. The stick striking the ground at the walk rhythm of the priest was stranger. However made of wood, it gave stone noise striking however another stone. As if it was already petrified. Neither ever wearied, nor even tired the man went irremediably on this ascending passage.
Partially torn and stained, the dress of the clerk was to be more old that its carrier. Throbbing walk was in harmony with the appearance of the sun in a clear sky more and more of its terrifying clouds. The way paved taken finally its true gray colors. The insane grass tufts escaped among the cut stones. It arrived then at its goal.

The entry of the cave was kept by two monstrous stone colossi of share of different old metal door. In a friction of old iron rusted the Titans blocked the entry with the traveller with their imposing mass. This last, at all impressed by the guards of several times his size, stopped its walk with some steps in front of the duet. With a slowness marked, a common emotion of surprise appeared on the two marble faces. They released the door while deviating in the unison and by taking again their stoical faces with origin. The priest could carry on his way. The darkness fell down on him after having pus to receive only not enough light of the star of the day. The red gleam with a few ten steps developed with measurement of his walk at the same time as of the sordid and unhealthy sounds. When he penetrated in the cave of the decline, a crowd disfigured him. His white mask allowing nobody to discover his true face and especially that true nature. Bound, recently whipped, beaten or humiliated half of the people present did not give the impression to hate the maltreatment that inflicted the others to them, the Masters. The latter or last according to cases, had instruments of tortures or others for all the conceivable uses by these accustomed. A lugubrious silence invades the part cut with very the stone at the time of the crossing of the priest. Only some noises of chain or blades were perceptible. The other with dimensions of the room of torture led to the throne room.

A titanic room dug formerly by the demons themselves went up in the belly of the mountain. In the back of the room, very enlightened in spite of the absence of opening in the walls, the mistress of the places sat. The room was almost completely empty, only the ornaments of the walls and the traces of waxes proved that this cave was not natural. The massive black granite throne to the reflections become opaque by the cumulated layers of dried blood, dominated the room over a headland of several black steps cut in an unknown stone. The platform at the top of the headland was inhabited by two dark creatures. One of she, upright to the side of the lugubrious throne, had a semi hair sinks semi light, string like a funeral veil posed on a white face. Mysterious Egyptian symbols decorated her already made up eyes in a dark way strongly contrasting with her milk skin. Her scarlet clashed and offered a bench mark to this face without line, purified details and of time mark. This woman seemed completely subjected; her glance did not show more the least desire for defending herself nor to even flee far from her mistress who sat in her too full seat for her, with greatest scorn for her guests.

Her hair of an abyssal black intermingled in innumerable loops. This superb woman, with the generous curves and the exciting perfume was equipped only of a few pieces of dark fabric placed at strategic places assembled thanks to thin straps blacks and metal articulations dissimulating of the unspecified weapons. Paradoxically the complex and strange structure of the metal parts protecting the central part of her back appeared to make it suffer at every moment. Will this be a reason for which its eyes post traces of recent tears perpetually? Or, this is a curse inflicted with this woman by inaccurate wizards with his worship and her person? There are as many enigmas as stone in this cave. When lends approached the headland to speak with these two women, an animal left one doesn’t know where, launched out on him. This last stopped suddenly. A steel chain selected the human animal with less than one step of the priest remained imperturbable. Carrying a leather mask dissimulating a face surely very aggressive, this man, fallen back in a wild state, was naked. The chain which retained him by the shoulders sliced him skin; however he didn’t seem to suffer from it. Being agitated frantically and to want to catch the dress of the clerk, he showed difficulties of being held upright.

- Sat down Cerberus! With authority the servant shouted.
At once the savage put himself at four legs and sat down like a dog drawn up well without protesting.
- What do you wish to us immortal? Pleasure? I believed that you did not have right there? Asked the mistress of the places of a sarcastic voice.
- Vices and pleasures of these places do not interest me and you know it, Dear Queen. The priest of a crystalline voice making almost pronounced trembled the granite of the throne.
- Whereas you want! She howled, obviously disturbed by the supernatural capacities of her interlocutor voice.
- A horde of demons went in direction of your mountain; I want you say to me if these creatures are at home. Continued the monk without causing new jolts.
- Looks around you and you will see only human meat, such soiled and irreligious it is...
- You again opened the infernal door dissimulated under the flagstone of this cave? He with insistence says and a tremor of the throne even more visible and impressive that the first.
- Angel! How dare you?
In an intense movement of rage, she left a knife and projected it towards the priest of a fast and direct movement. Planting itself in stone with a great facility, with less than one step of the cassock. Upright in front of her throne, the Knives Queen blew during a moment. Calming, she again sat on the cold stone of her seat royal.
- I almost believed in your history, you have just pressed on this flagstone guardian which you yourself placed here several centuries ago and it didn’t move since. Isn't the horde that you seek didn’t pass here?
- It didn’t move towards your mountain. The priest without shaking answered calmly his interlocutress become sensual.
- You here are only for my servant, isn't it?
- Her visions are always right.

The Queen launched her majestic and interested glance towards her servant. She extracts of her gipsy dress a mysterious instrument of wood, metal and cords intermingled. This tool having aspect of a sextant which could not have same astral applications in a cave only lit by hundreds of black candles. Mixing her fingers with the mechanism and rolling up the cords with her wrists, the girl hid her dark eyes under ivory eyelids. Half-opening her suave mouth but she doesn’t pronouncing any word, she started a dumb incantation. She didn’t stop handling this which held during a long moment. Suddenly she reopened the eyes and spoke about a timid voice:
- The infernal horde already crossed the mud pit of the dead horse. They carry on their way in the same direction as the commercial road through the wood of the hermit without heart.
- Continuous. The Queen imposed.
- They are not very numerous, some are wounded, and they carry deep traces that only a divine weapon can be inflicted on such creatures...
- That’s you my friend. The mistress crossed while looking at lends him. Seeing the absence of reaction to be him out of dress, she ordered again: "Continuous!"
- They will arrive at a well close to the ruins of the castle of the Moon Wizard, in the twilight to come out from it more; the well will be closed again before the paddle.
The girl collapsed on the balustrade of the throne in a ruffled fabric noise. She seemed disappeared, the cheek against the icy stone. Her mistress cherished splendid two-tone hairy, very satisfied with her.
- Are you satisfy, Angel?
- Yes, Queen, now I would require of you only one thing.
- It wasn’t enough for you? She such in a terrible rage howled making started the dormant servant.
- Stopped vices which reign as a Master in this cave.

The lady spasm to her throne ceased instantaneously for left place with a marking stupor on her face; lasting one second then she burst of laughing.

The priest turned the heels and set out again as he had come. Knowing nothing would change into the decline cave. Certain things should not change because men have their nature which is neither that of an angel nor that of a demon but the irrational fusion of both.
The noise of the stone against the stone will be again his only companion in direction of the mud pit. The day is still young and the road will remain long for this mysterious priest.